Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

ISBD/Commentaire :

DRAC Poitou-Charentes. Dossier de protection au titre des Monuments historiques, 1996.

ISBD/Commentaire :

Le canton de Mirambeau, Mémoire en Images, Ed. Alan-Sutton, 2003.

Extrait du dossier de protection au titre des Monuments historiques, DRAC Poitou-Charentes, 1996 :

"De forme légèrement conique, il est construit en pierre de taille sur une motte artificielle, aménagée en une salle circulaire reliée à la cour de la maison par un étroit couloir d'une dizaine de mètres. Dans la pièce, arrivaient les conduits carrés, tuyères de bois amenant la mouture pour l'ensachage ou pour le trieur.

Épaisseur des murs de base : environ 0,90 m

Diamètre interne : environ 4,00 m

Circonférence : environ 16,00 m

Hauteur totale : environ 13,50m.

La couverture, autrefois en bardeau est en pin du Canada, l'axe central et la charpente sont en chêne, le grand rouet est en orme et le guivre est également en chêne. Le toit est constitué de trois éléments principaux :

- la sablière (ou chemin de roulement) est une sorte de couronne en chêne qui fait la liaison entre le toit et la tour en pierre. C'est sur cette pièce que repose le toit.

- le guivre : un peu plus de 8 m, en chêne, a un rôle de levier et permet de mettre en mouvement le toit. C'est avec son aide et celle du treuil que l'on arrive à orienter les ailes face au vent. Sans le guivre, il ne serait pas possible de tourner le toit et de " mettre au vent " les ailes. Le frein qui entoure le grand rouet est nécessaire pour garder le moulin à l'arrêt. La réalisation de ce frein est d'une grande complexité. En effet, il doit être réalisé en merisier, courbé, plié tantôt avec l'eau, tantôt avec le feu avant de prendre la forme souhaitée.

- les ailes : les ailes ont une longueur de 8,70 m à partir de l'axe central et s'ouvrent grâce à un système de crémaillère fixé sur cet axe. Une fois ouvertes, les ailes font près de 1,20 m de large. On peut facilement adapter cette largeur à la force du vent grâce à la crémaillère qui se trouve sous le toit.

Les meules sont en silex.

M. Charron, ébéniste-charpentier de Pons, avait été à l'origine de la réfection des ailes en 1978 et plus récemment du nouveau toit et de l'axe en juin-juillet 1993 (M. Charron a été consulté pour la restauration du moulin de la Galette à Paris et de la ferme Debret, sous l'autorité de M. Claude Girardet, Architecte des Monuments Historiques travaillant pour la ville de Paris).

Au total, quatre ailes sont portées par deux grandes vergues mesurant plus de 18 m chacune. Sur chaque demi-vergue, cinq vérins reçoivent onze battes de 6,25 m de long sur 0,22 m de large, le tout constituant une aile à géométrie variable puisque la surface peut aller d'un minimum de 1,375 m² à un maximum de 13,75 m² soit de un à dix, grâce au " système Berton ".

Les ailes mettent en mouvement un arbre à six pans et cet arbre horizontal transmet son mouvement à un arbre de fer vertical. L'arbre horizontal est solidaire d'une grande roue dentée en bois, le rouet dont les dents en bois engrènent dans une lanterne solidaire de l'arbre vertical. Cet arbre entraîne la meule tournante au dessus d'une meule gisante et l'espace entre ces deux meules demeure réglable. Un faible espace entre les meules donne une farine très fine et surtout permet de freiner le moulin si le vent forcit.

Au premier étage du moulin sont installés les systèmes de transmissions, mais aussi un régulateur à boules, qui permet de modeler le mouvement du moulin en fonction du vent.

On trouve comme dans beaucoup de moulins des graffiti, notamment une double cornue (deux cornues imbriquées l'une dans l'autre) symbole de vie, de continuité, de perpétuité, apposé ici peut-être dans un but de protection. On trouve également un voilier, un coeur, une étoile et d'autres signes, symboles ou marques personnelles des constructeurs ou des occupant du moulin.

Ce moulin a une capacité d'une tonne de farine par 24 heures".